LES RESERVES
RÉSERVE D'ENCLAR
Superficie : la réserve d'Enclar (réserve de chasse) occupe une superficie de 2.300 hectares | |
Situation :
territoires des paroisses d'Andorra la Vella, Sant Julià de Lòria, La
Massana et une petite partie d'Escaldes-Engordany. Zone de grande complexité orographique et au relief très accidenté, elle comprend la vallée d'Enclar, l'ubac de la vallée de Sispony et la soulane de la vallée d'Os. |
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Milieux : la réserve est
dominée par des roches intrusives Tardo-Herciniennes dans la partie
centrale et par des roches du Dévonien (Paléozoïque) aux extrémités
septentrionale et méridionale. Elle présente quelques petites cavités
intéressantes. La zone la plus basse se situe autour de la cote 1.000 m et le point culminant au Bony de la Pica a 2.404 m. Hydrologiquement, le vedat-réserve inclut le torrent d'Enclar, la source et la rive droite du torrent de Muntaner et quelques parties du Valira du Nord et du Gran Valira. Les formations géologiques les plus spectaculaires sont, d'une part le thermométamorphisme que l'on peut observer au fond de la vallée d'Enclar, et d'autre part les formes glaciaires des cirques de la face nord comme le Clot del Gel. |
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Biodiversité : le massif d’Enclar,
peut être considéré comme le carrefour biogéographique d’Andorre.
Il regroupe un total de 21 communautés végétales sur les 46 décrites
en Andorre par R. Folch dans "El patrimoni natural d’Andorra".
Cette diversité est le fruit de la variété de substrats, d’une
orographie particulière, des conditions climatiques et des
interventions humaines. L’étude réalisée par l’ADN sur les
oiseaux nicheurs de la Principauté a démontré l’existence d’au
moins 74 espèces, qui incluent des espèces nettement méditerranéennes,
comme le merle bleu (Monticola solitarius) ou la fauvette
passerinette (Sylvia cantillans), des espèces de distribution
typiquement eurosibérienne, comme le grand tétras (Tetrao
urogallus), et même boréo-alpine, comme le lagopède alpin (Lagopus
mutus). |
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Faune
: la faune du
massif d'Enclar est d'une grande diversité spécifique, avec quelques
espèces menacées au niveau d'Andorre. Les communautés aviennes sont
d'un grand intérêt (pour leur diversité) avec la présence sur la
face sud, d'espèces typiques du pourtour méditerranéen comme le merle
bleu (Monticola solitarius) ou la fauvette passerinette (Sylvia
cantillans), et sur la face nord, le grand tétras (Tetrao
urogallus), le lagopède alpin (Lagopus mutus), et un noyau
relativement pur de perdrix grise (Perdix perdix hispaniensis).
Le territoire est survolé par les grands rapaces et représente une
zone très importante pour leur migration. Parmi les
mammifères il faut détacher la présence de la genette (Genetta
genetta), de la martre (Martes martes), une petite population
d'isards (Rupicapra pyrenaica), et quelques colonies de
chauves-souris, avec la présence du Molosse de Cestoni (Tadarida
teniotis). Parmi les autres animaux on peut signaler la présence de
la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), de la vipère
aspic (Vipera aspis), du lézard ocellé (Lacerta lepida)
ou du papillon Apollon (Parnassius apollo). |
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Flore
: la diversité
des conditions écologiques (orientations, altitudes, substrats, etc.)
font que le massif d’Enclar contient presque tous les types de végétation
d’Andorre et qu'il est très riche en espèces floristiques. Les
communautés forestières les plus fréquentes sont les pineraies de
pins à crochets, de 1.400-1.800 m à la limite de la forêt, les
pineraies de pins sylvestres, très fréquentes à l’étage
montagnard, et les chênaies pubescentes et vertes, les premières dans
les zones au sol profond et humide et les dernières dans les zones très
sèches au sol peu développé. A ceci il faut ajouter les pâtures
alpines que l'on trouve le long de la ligne de crête (Carroi-Bony de la
Pica), les communautés arbustives (rhododendrons sur les ubacs élevés
et buis sur les soulanes de faible altitude) et les milieux dominés par
la roche. Avec 146 espèces
végétales la diversité floristique d’Enclar est donc forte. Mais
plutôt que des chiffres, il faut signaler l'existence d'espèces assez
rares au niveau d'Andorre et qui se développent favorablement dans le
vedat réserve. Parmis ces espèces, on peut citer l'If commun (Taxus
baccata) et le Pin de Salzmann (Pinus nigra salzmannii),
qui ne se rencontrent nulle part ailleurs dans la Principauté. Parmi
les espèces peu fréquentes on compte aussi le Houx (Ilex
aquifolium), le Ciste à feuilles de Laurier (Cistus
laurifolius), le Châtaignier (Castanea sativa), les
Sorbiers Sorbus mougeotii et S. chamaemespilus, la
Ramonde des Pyrénées (Ramonda myconi) et le Rossolis à
feuilles rondes (Drosera rotundifolia). Tout ceci permet
d'affirmer avec certitude que le massif d’Enclar est un des points-clés
pour la conservation de la flore andorrane. |
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Activités
humaines, élevage, culures... : l'homme a vécu
dans ces zones depuis la préhistoire. L'existence de divers gisements
archéologiques le démontre. Le plus ancien est la Balmade la Margineda,
un abri sous roche occupé de manière sporadique par les
chasseurs-cueilleurs du mésolithique, entre 10.500 et 5.500 av.JC. A la
fin du VIème millénaire, la Balma fut occupée par les bergers pyrénéens,
c'était déjà l'époque néolithique. Plus tard, à la fin de l'époque
romaine, la Balma fut utilisée comme lieu d'enterrement, et plus tard
comme enclos pour le bétail. Plus haut, sous les éboulis d'Enclar,
dans la zone du Cedre, on trouve une douzaine de gisements, que
chronologiquement nous situons à l'Age du Bronze. Ce sont des communautés
d'éleveurs principalement, bien qu'ils connaissaient l'agriculture et
la métallurgie. Au-dessus du
village de Santa Coloma, on trouve le gisement du Roc d'Enclar. Il est
occupé pour la première fois à l'Age du Bronze. Plus tard les Romains
y passèrent et s'y installèrent vers le IVème siècle. C'était alors
une zone de production viticole. A la fin du IVème siècle, le Roc d'Enclar
est encore une zone agricole, mais avec des habitats fixes et une petite
garnison. Alors que les zones les plus hautes ou les plus accidentées
de la montagne étaient utilisées comme pâtures, l'homme a toujours
occupé les secteurs les plus bas, s'installant sur les sols les plus
fertiles ou aux points stratégiques. Il n'est donc pas étonnant de
trouver, au milieu d'Enclar, des enclos, des cabanes et des refuges de
berger, témoins de l'activité pastorale. Actuellement, les activités
agricoles, réduites, sont centrées sur la culture de tabac, pommes de
terre, légumes et fourrages. |
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Activités officielles (techniques et gestion) : la réserve d'Enclar est inclus comme zone de travail dans les différentes études qu'a réalisées le Département de l'Environnement. C'est une zone propice à l'observation et au suivi de populations en général. Les études de faune se sont centrées essentiellement sur les oiseaux et les ongulés. Des recensements relatifs à la population de perdrix grise ont été réalisés, ainsi qu'une évaluation de la biodiversité ornithologique des forêts, et des observations ornithologiques en général (espèces migratrices et sédentaires). Des ongulés présents dans la zone, l'isard est l'espèce la plus étudiée. Depuis 1993, trois comptages ponctuels de la population d'isards sont réalisés chaque année: printemps, été et hiver. L'effectif maximum observé annuellement lors des comptages ponctuels a subi une forte augmentation. Ceci a conduit le Département d'Environnement à affecter un garde technicien à la zone, à partir de l'été 1997. Durant cette période, 202 isards ont été observés en groupes de plus de 10 individus (femelles, cabris et éterlous). Le graphique 2 indique une forte proportion de femelles en âge de se reproduire (2 ans et plus): 43%, et leur potentiel reproducteur (nb. cabris / nb. femelles matures): 90,6% est très satisfaisant pour l'espèce.. |
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