Le transport muletier |
Jusqu’au XIXème, le transport en charrette était totalement inconnu en montagne. Les mules et les ânes, robustes et au pied adapté aux chemins escarpés, assuraient l’essentiel des convoyages. Ils transportaient de cols en cols, de montagnes en vallée les minerais issus des mines, le charbon, le courrier et les marchandises. Un mulet de bât pouvait porter jusqu’à 120 kg, un âne moitié moins.
De véritables caravanes comprenant plusieurs dizaines de mules franchissait les cols accompagnés par des muletiers transportant eux-mêmes des charges pouvant aller jusqu’à 50kg pour rentabiliser le voyage ! En parallèle, de nombreuses « petites voitures » (un âne ou une mule menée souvent par un enfant ou une femmes) et « grandes voitures » (trois mulets conduits par un voiturier) sillonnaient la montagne.
Le muletage était une activité complémentaire pour de nombreuses familles de paysans et de miniers. Les animaux de bât et leur muletier passaient les frontières en toute saison, parfois dans des conditions périlleuses, pouvant attendre des semaines entières que les conditions s’améliorent avant de pouvoir franchir le port. En Ariège, sur 26 ports, seuls 13 étaient accessibles aux bêtes de charges et 9 aux cavaliers, mais avec précautions et pas en hiver. Ainsi, au Port de Bouet « l’on y fait ordinairement passer des bêtes de charges pendant les quatre mois de la belle saison, mais c’est avec beaucoup de précaution, puisqu’on est obligé de leur tenir la teste et la queue quand ils passent les trois mauvais pas ». Sources : Archives départementales 09.