La Flore des Pyrénées 2 |
Les nombreux sites préhistoriques ou protohistoriques rencontrés dans les Pyrénées attestent que la présence pastorale remonte, içi, à au moins à trois millénaires. De manière récente, on constate que cette activité d'élevage est en régression, abandon illustré de façon flagrante par la fermeture progressive de nombreuses prairies de moyenne altitude. Parallèlement, on constate l'appauvrissement des prairies par l'envahissement continuel d'espèces sans grande valeur nutritive. Plus hauts s'épanouissent sur les landes en fonction des particularités géologiques du sol et de l'exposition les rhododendrons, les myrtilles, le raisin d'ours, les azalées ainsi que les graminées d'altitude comme les fétuques à balai, fétuques gispet et grandes fétuques. Le gispet forme de grands gradins glissants et piquants sur les pentes ensoléillées.
La flore rocailleuse, karstique, de la région de la Peyre-Saint-Martin est intéressante à décrire brièvement. D'apparence désolée cette région cache dans les fissures de ses rochers et sur les éboulis une grande variété de plantes dites alpines : Silène brise-pierre, alchémille plicatula, potentilles endémiques, saxifrages, ibéris de Bernard, asters. A l'ombre de rochers humides on note la présence de saxifrages inconnues. Plus haut, la campanule fluette, la pédiculaire chevelue, l'euphorbe petit buis et beaucoup d'autres, ravissement des yeux ... et du botaniste passionné. C'est à partir de la mi-juillet que l'on pourra observer ces plantes en fleurs.
Les orchidées, sont parmi les éléments emblématiques naturels pyrénéens les plus connus. Les altitudes atteintes par les itinéraires proposés permettent encore en juillet, voire en août, de remarquer ces nombreuses dactylorhiza, à l'identification hasardeuse. L'Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea) atteint son record d'altitude vers 1600 mètres. Il en est de même des magnifiques ancolies des Pyrénées encore en fleurs en altitude en été. Les grassettes, plantes carnivores, seront rencontrées dans les lieux humides en présence des linaigrettes, dryas, carex, joncs. Les Lys des Pyrénées sont partout présents sur ces itinéraires, plus rarement le Lys Martagon, ainsi que les envahissantes gentianes jaunes, imposantes géantes face à leurs mignonnes cousines gentianes de Koch. L'Aconit Napel ou l'Aconit tue-loup, le triste vérâtre, la majestueuse digitale seront admirées de loin.